Et de vingt. Encore une fois, ce samedi, et pour la vingtième fois(1), les manifestants de l'Existrans qui réunit les personnes trans et intersexes, arpenteront le pavé parisien. Une marche de visibilité et de revendications. «Vingt ans que nous marchons ! Vingt ans que nous marchons, pour notre santé, pour nos droits, que la France (nous) piétine !», clame la trentaine d'associations à l'origine de l'Existrans.
Si dans le projet de loi «Justice du XXIe siècle», adopté cette semaine par l'Assemblée nationale, un amendement facilite le changement de sexe à l'état civil des transsexuels, le combat n'est pas fini. Motif ? Le texte voté stipule que toute personne majeure ou mineure émancipée «qui démontre par une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe à l'état civil ne correspond pas à celui dans lequel elle se présente et dans lequel elle est connue, peut en obtenir la modification» devant un tribunal de grande instance. En outre, «le seul fait de ne pas avoir subi des traitements médicaux, une opération chirurgicale ou une stérilisation, ne pourra fonder un refus de faire droit à la demande». L'avancée est là. Mais pourquoi devoir toujours et encore en passer par un juge, demandent les associations de défense de trans ? Et d'en appeler à la «mise en place d'une procédure d'accès rapide, libre et gratuite, en mairie, au changement d'état civil, pour toutes les personnes qui en ont besoin». C'est déjà le cas dans d'autres pays que tels que l'Argentine, Malte, le Danemark, la Colombie, l'Irlande et dernièrement la Norvège.
Deuxième gros sujet de bataille : les mauvais traitements subis par les enfants et adolescents nés avec un sexe ne pouvant être strictement défini comme mâle ou femelle. Combien sont-ils à endurer une réattribution de sexe, à prendre des traitements hormonaux à vie, à devenir stériles ? Difficile de savoir, mais c'est de toute façon «trop» pour les associations de l'Existrans qui affirment que «chaque jour, des enfants intersexuéEs subissent des mutilations sexuelles dans les hôpitaux français». Et de rappeler que le Comité contre la torture de l'ONU soi-même a recommandé à notre État de «prendre des mesures législatives, administratives ou autres nécessaires pour garantir le respect de l'intégrité physique des personnes intersexuées».
(1) Départ à 14h au métro Belleville.