«Fillon croit en la rédemption par la douleur.» Prenant cette phrase d'Henri Guaino pour argent comptant au motif de le sortir de son image trop lisse, Anna Cabana et Camille Clavel lui offrent une quasi-résurrection tant tous ceux conviés - beaucoup de ses ennemis - à évoquer le destin de François Fillon passent leur temps à rhabiller celui qui se faisait traiter comme une serpillière par Sarkozy du temps de Matignon. Un épisode qui inspire Rama Yade : «Ça me faisait de la peine, au moins au début. Mais il aurait dû quitter le quinquennat, ça ne sert à rien de taper sur Sarkozy pour faire oublier son appartenance à son mandat.» Sur son voyage en Irak pour aller soutenir les chrétiens d'Orient, Cambadélis a le compliment assassin : «Il joue le BHL de la politique, c'est possiblement un homme courageux, et un défi pour un homme qui a esquivé les combats. Il est en première ligne, enfin.» Son programme, Henri Guaino le qualifie de «purge» : «Il ne croit qu'aux politiques d'austérité, il pense que les Français ont trop bien vécu depuis trente ans.» Et son ambition élyséenne, le journaliste Nicolas Domenach la tempère : «Il n'a jamais franchi le Rubicon, car il a toujours trouvé l'eau trop froide, il n'a jamais voulu tout risquer.»
A la télé ce soir
François Fillon ? Fais-lui mal
François Fillon lors d'un meeting le 6 octobre 2016 à Villeurbanne (Photo JEFF PACHOUD. AFP)
par David Carzon
publié le 16 octobre 2016 à 19h41
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