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Libération

Jean-Luc Mélenchon tend les bras à gauche tout en cognant sur la droite

publié le 16 octobre 2016 à 20h11

Première convention nationale de «la France insoumise», le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, ce week-end dans le Nord. Dans une grande salle blanche ornée d’écrans muraux, des dizaines de tables sont occupées par les militants de l’eurodéputé. Ils sont près d’un millier, dont les deux tiers ont été tirés au sort parmi les 130 000 citoyens qui soutiennent sa candidature, via sa plateforme, JLM 2017. Les prises de paroles s’enchaînent, entre citoyens, syndicalistes et politiques. En parallèle, un vote s’organise sur la Toile : les insoumis désignent les dix mesures prioritaires parmi les 357 qui figurent dans le programme du candidat. Après deux jours et 11 362 votants (sur les 130 000), on retrouve, en tête, avec 48 % des voix, le refus du traité de libre-échange en cours de négociations avec les Etats-Unis (Tafta) et celui déjà abouti avec le Canada (Ceta). Puis viennent l’abrogation de la loi travail (43,5 %) et l’instauration de la règle verte, consistant à ne pas prélever sur la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer (38,5 %). Le Smic mensuel à 1 300 euros net ferme la marche des dix priorités.

Dimanche, pour le dernier acte de la convention, Mélenchon se présente dans la grande salle. Sous les applaudissements, il se pose en «rempart» face à la droite et égratigne le favori des sondages : «Il paraît que Juppé est devenu modéré. Le modéré en question propose la retraite à 65 ans !» Puis l'orateur laisse de côté la droite et pose sur la table quelques mesures : «Le vote doit être obligatoire, avec la prise en compte du vote blanc. Et je propose de mettre le droit de vote à 16 ans.» Trois mineurs installés au fond de la salle se lèvent et applaudissent. «Vous ne voyez pas nos rêves s'accomplir ?»

La fin approche. Mélenchon a un message à faire passer. Il change de ton. La voix est basse, le débit plus lent. «Bien sûr qu'il y a des absents qui me manquent. Qu'est-ce vous croyez ? J'ai milité toute ma vie avec les communistes. J'ai milité toute ma vie avec des socialistes. Ils me manquent. Et je pense que c'est pareil pour beaucoup d'entre vous.» Prochain grand rendez-vous de la France insoumise, le 18 mars, pour un rassemblement sur la place de la Bastille, à Paris. L'occasion de voir si le message est arrivé à destination.