Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes finira-t-il dans les cartons ? Interviewée par le JDD, la ministre de l'Environnement prend clairement position pour son abandon. Face au « blocage sur le terrain, il vaut mieux arrêter les frais, soutient Ségolène Royal. Est-il pertinent de faire prendre des risques pour une infrastructure inadaptée, comme l'ont dit les experts indépendants ? N'y a-t-il pas actuellement d'autres priorités pour la nation ?» Et d'estimer qu'«aujourd'hui, un tel projet, qui remonte à des années, ne serait pas autorisé». D'autant, assure la ministre, que «les progrès faits en dix ans sur le bruit des avions rendent possible l'aménagement de l'aéroport actuel».
Ségolène Royal pointe ensuite le précédent de Sivens, projet de barrage dans le sud-ouest de la France, où l'évacuation des opposants par les forces de l'ordre s'était soldée par le décès d'un jeune manifestant : «Il est de ma responsabilité - puisqu'il s'agit d'une infrastructure qui relève de mon ministère - d'alerter sur le risque d'une évacuation par la force. Imaginons seulement un instant qu'il y ait mort d'homme [...]. Ce serait gravissime !»
Cette prise de position de la ministre intervient après les propos rapportés dans Un président ne devrait pas dire ça de François Hollande, qui estime que l'infrastructure «ne verra pas le jour». Des propos tempérés par le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui considère que cette position n'est plus d'actualité, parce qu'antérieure au référendum de juin. Dessin Luis Granena