Pourquoi Anne Pingeot a-t-elle publié les lettres que lui a adressées François Mitterrand de 1962 à 1995 ? «Pourquoi avez-vous décidé de sortir de l'ombre ?» demande l'historien Jean-Noël Jeanneney. «Eh bien, je ne sais pas si j'ai bien fait.» Ce sont les premiers mots d'Anne Pingeot, dans le A voix nue que lui consacre France Culture toute la semaine à 20 heures. A 73 ans, la compagne clandestine de Mitterrand semble presque regretter sa décision. Elle accuse gentiment Jean-Noël Jeanneney de l'avoir convaincue de le faire. «Mais est-ce qu'il voulait que ce soit publié ? Voyez ? Toujours je me pose la question. - Oui, et vous pensez quoi? - J'hésite. Tantôt je pense que oui, tantôt je pense que non.» L'historienne de l'art dit avoir mis «en ordre les choses» par crainte «que ce ne soit pas fait correctement» et pour «ne pas les imposer aux autres».L'entretien aborde son enfance et sa famille, l'occasion de connaître mieux cette mystérieuse silhouette. Anne Pingeot a une voix de jeune fille, pleine d'émotion. «En même temps, ce côté de soumission a fait que j'ai accepté au fond l'inacceptable.» La sincérité semble l'avoir souvent fait balancer.
«Je ne sais pas si j’ai bien fait. […] Il [Mitterrand] savait que je conservais tout par mon métier et par nature. Mais est-ce qu’il voulait que ce soit publié ? Voyez ? Toujours je me pose la question.»
publié le 17 octobre 2016 à 19h41
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