Le Mondial de l'auto à peine terminé, la direction du groupe PSA a cueilli à froid ses 57 000 salariés en laissant planer la menace de 2 133 suppressions de postes d'ici à 2017 sur ses sites français, selon un document interne divulgué par la CGT. Selon le syndicat, PSA prévoirait d'avoir recours à des départs volontaires et d'autres mesures de «mobilités externes sécurisées» (sic). Les usines de Poissy et de Sochaux seraient les plus touchées.
Lundi, la direction de PSA réfutait le terme de «plan de suppression de postes», en jouant un peu sur les mots. A l'ordre du jour, la reconduction du DAEC (dispositif annuel d'adéquation des emplois et des compétences), avec la question des départs volontaires et des combinaisons temps partiel-fin de carrière «qui est posée chaque année». Mais depuis début 2013 et la fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le constructeur automobile a déjà supprimé 17 000 postes en deux ou trois plans successifs. Et il continue d'adapter ses effectifs pour gagner en «compétitivité».
Cette annonce contraste avec les 1 000 embauches en CDI d’ici fin 2016 annoncées par Renault. L’explication se trouve en partie dans les ventes des deux constructeurs. Si PSA reste le numéro 1 français avec près de 3 millions de véhicules immatriculés dans le monde en 2015, le groupe est en passe de se faire rattraper par Renault (dont Dacia) au classement des immatriculations dans l’Hexagone. Sur les neuf premiers mois de l’année, PSA a immatriculé près de 520 000 voitures particulières neuves en France, avec des ventes en hausse de 2,6 % sur un marché en croissance de 6,3 %. De son côté, Renault a vu ses ventes sur neuf mois bondir de 9,2 %, à près de 485 000 immatriculations. Selon les derniers chiffres du Comité des constructeurs français d’automobiles, elle a même doublé son rival sur les ventes de septembre.