Une finale inattendue : le candidat de EE-LV à l’élection présidentielle sera Yannick Jadot (35,61 %) ou Michèle Rivasi (30,16 %). Deux députés européens. Deux anciens de Greenpeace. Deux personnes qui ne partiront jamais en vacances ensemble. Entre eux, c’est froid depuis des années. Personne ne sait vraiment pourquoi mais c’est comme ça. Au premier tour, sur un corps électoral de 17 146 personnes, il y a eu 12 582 votants dont 12 343 exprimés. Le nom du (de la) candidat(e) pour 2017 sortira, lui, des urnes le 7 novembre.
Yannick Jadot, qui est arrivé en tête, enfile le costume de favori même si chez les Verts ce n'est pas forcément le plus enviable. Un ancien du parti nous explique : «Chez EE-LV, on fait tomber tout ce qui brille, donc il faut se méfier.» Qu'importe, c'est une revanche pour celui qui a grandi au sein des Verts dans l'ombre de Cécile Duflot et longtemps dans le sillage du néo-macronien Daniel Cohn-Bendit. «Je peux la battre», disait-il en coulisse. Mercredi, dès que l'ordre de l'arrivée à la primaire a commencé a tourner, il ne cachait pas sa joie devant ses proches, multipliant les textos. Les électeurs ne lui ont pas reproché sa phrase, qui a surpris ses adversaires lors du débat : «Je vais vous dire le fond de ma pensée, je ne crois pas qu'il y aura un président écologiste en 2017.» Au contraire, cet élan de lucidité a joué pour lui. Jadot n'a jamais caché son objectif : prendre le relais de Nicolas Hulot, qui a cette fois refusé de concourir à la présidentielle. Comprendre : dépasser le parti et mettre en première ligne le monde associatif et culturel. Son adversaire, Michèle Rivasi, est la surprise de cette primaire. On doutait, lorsqu'elle nous confiait : «Vous verrez, je serai au second tour.» L'eurodéputée revient de loin. Elle a galéré pour décrocher le sésame : 36 parrainages de conseillers fédéraux sur les 240 que compte le parti. Sa cote n'est pas énorme au sein de EE-LV. Son succès s'est joué à l'extérieur. «Les militants pensent qu'il faut un candidat de combat et de terrain. Ça montre aussi qu'ils veulent un renouvellement de l'appareil politique», a-t-elle déclarée après les résultats. Reste les perdants : Cécile Duflot et ses 24,41 % et Karima Delli. Cette dernière, qui a mis en avant sa fougue et une écologie populaire, ferme la marche avec 9,82 % des voix.