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Libération

Juppé et les centristes, le compte commun

publié le 19 octobre 2016 à 20h01

Les grognards du sarkozysme crient à la trahison. Les centristes, eux jubilent. Le motif : une des dernières déclarations d'Alain Juppé, distillée sur Europe 1, mardi. «Est-ce qu'on peut aujourd'hui avoir 577 candidats Les Républicains investis dans 577 circonscriptions ? […] Ça n'a naturellement pas de sens. Si nous ne nous mettons pas d'accord avec nos alliés du centre […], eh bien qu'est-ce qu'il va se passer ? C'est le FN qui sera l'arbitre entre nous au second tour des élections législatives.» Une déclaration interprétée par beaucoup chez LR comme une ouverture faite à la famille centriste, UDI ou Modem. Même si c'est au détriment de quelques députés LR sortants. Sarkozy s'était, lui, engagé auprès de Jean-Christophe Lagarde, patron de l'UDI, à ce que les 25 députés centristes sortants soient reconduits. Pas un de plus. Une position qui avait braqué Lagarde.

Selon l’UDI, de 180 à 240 circonscriptions détenues par le PS devraient basculer à droite. Les centristes espèrent bien en récupérer à peu près le tiers. Et pour le coup, ils intègrent dans leurs rangs certains cousins du Modem.

Les fidèles de l'ancien président de la République ont allumé les contre-feux sans tarder. Avec Maurice Leroy, poisson rabatteur pour le compte de Sarkozy dans les rangs des héritiers du giscardisme. «La base s'établit sur 25 mais après il y a des négociations, affirme-t-il. S'il existe une différence, c'est avec qui traitera le vainqueur de la primaire. Si Juppé l'emporte, il fera affaire avec Bayrou et Lagarde ne pèsera pas une cacahuète.» Reste que les centristes demeurent droits dans leurs bottes pour clamer leur soutien au maire de Bordeaux.