Le père de Rachid Kassim (cet homme de 29 ans considéré comme l'un des propagandistes les plus dangereux de l'EI) a été arrêté ce matin à Roanne dans la Loire, selon une information de France Inter. Mohamed Kassim aurait envoyé une lettre au Progrès, émaillée de termes antisémites et dans laquelle il soutiendrait l'idéologie de son fils. Surtout, il y aurait tenu des propos «pouvant être assimilés à des menaces envers la police», selon le Progrès. C'est ce qui aurait conduit à son placement en garde à vue.

Cette interpellation intervient dans le cadre d’une enquête de droit commun - et non pour terrorisme - confiée par le parquet de Roanne à la PJ de Lyon. Le parquet se refuse à toute déclaration pour le moment.

Depuis plusieurs mois, les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) enquêtent sur la «galaxie Kassim». Si, à ce jour, un seul attentat est imputable à ses directives (celui, fin juillet, de Saint-Etienne-du-Rouvray où le père Jacques Hamel a été tué), il semble établi que de nombreux jihadistes ont défini leur action en fonction d’un «cahier des charges» fixé par le Roannais. Ce dernier distille son idéologie haineuse depuis le territoire de l’EI, mêlant chaînes publiques et échanges de messages privés sur la messagerie cryptée Telegram. Cela lui permet de coupler discours officiels et conseils techniques. Rachid Kassim aurait ainsi poussé une jeune fille de 19 ans, interpellée le 8 septembre pour son implication dans deux dossiers terroristes, à placer des bonbonnes de gaz dans la voiture dérobée à son père et garée près de Notre-Dame à Paris. Les enquêteurs se demandent aussi s’il n’aurait pas inspiré Larossi Abballa, l’Yvelinois auteur de l’assassinat, le 13 juin, d’un couple de policiers à Magnanville.