Depuis plus d’une semaine, son visage apparaît de façon récurrente dans les médias. Rodolphe Schwartz, 30 ans, est devenu une figure des manifestations nocturnes de policiers qui ont commencé à Paris puis se sont propagées en province après l’attaque au cocktail Molotov de plusieurs de leurs collègues à Viry-Châtillon (Essonne) au début du mois. Dans les cortèges, l’homme porte l’étendard du ras-le-bol, n’hésite pas à réclamer la tête de Jean-Marc Falcone, le directeur général de la police, et se serait même entretenu avec un membre du ministère de l’Intérieur en vue d’un rendez-vous avec Bernard Cazeneuve pour lui faire part de ses griefs.
Pourtant, comme l'a révélé le Point, Rodolphe Schwartz, ancien adjoint de sécurité au commissariat du XIXe arrondissement de Paris, a quitté ses fonctions en novembre 2012 après avoir échoué plusieurs fois au concours de gardien de la paix. Il s'est alors reconverti dans le privé et serait employé en tant qu'agent de sécurité. Il a également figuré en 37e position d'une liste FN menée par Philippe Martel (alors chef de cabinet de Marine Le Pen) lors des municipales de 2014 dans le XVIIIe arrondissement de Paris. «C'est à mon insu», affirme-t-il dans le Parisien, contestant toute accointance avec le FN et se disant proche «d'un Laurent Wauquiez». Dans un article de Marianne de février 2013 qui le présentait comme l'initiateur d'une marche «blanche» après la mort de deux policiers fauchés par un chauffard sur le périphérique, il se disait alors «policier de terrain» et plutôt «d'extrême droite».