La ministre britannique de l’Intérieur Amber Ruud s’est exprimée devant les Communes à propos du démantèlement de la jungle de Calais. Elle répondait aux nombreuses critiques sur la lenteur avec laquelle les autorités britanniques accueillent des mineurs isolés.
Amber Ruud a affirmé que ses services n'avaient reçu le feu vert des autorités françaises pour «interviewer les enfants» présents dans le camp que «la semaine dernière». «Et nous n'avons que récemment reçu l'accord du gouvernement français pour prendre en charge des enfants sous couvert de l'amendement Dubs», a-t-elle précisé. Cet amendement à la loi britannique permet d'accueillir des enfants mineurs isolés particulièrement vulnérables, y compris s'ils n'ont pas de relations familiales au Royaume-Uni. Pour le moment, Londres a accueilli «presque 200 enfants, dont 60 filles à fort risque d'exploitation sexuelle»: «Plusieurs centaines d'autres arriveront au Royaume-Uni dans les trois prochaines semaines», a-t-elle précisé, ajoutant que le gouvernement britannqiue va octroyer 56 millions de livres supplémentaires (63 millions d'euros) à Calais pour s'assurer que le démantèlement est «complet et définitif».
Selon la ministre, 800 mineurs ont été interrogés par les autorités britanniques, mais jusqu'à présent, c'est à la demande du gouvernement français que les enfants sans liens familiaux avec le Royaume-Uni n'ont pas été transférés dans le pays. Cette décision «était liée à leurs craintes que cela encouragerait plus d'enfants à venir à Calais. C'est pourquoi nous avons concentré nos efforts en Grèce et en Italie, où nous avons 50 cas à l'étude», a déclaré la ministre.
Amber Ruud a indiqué avoir reçu l'assurance des autorités françaises que les mineurs non accompagnés seront rassemblés dans un endroit sûr, en attendant leur transfert au Royaume-Uni. La priorité sera donnée aux plus jeunes enfants, âgés de moins de douze ans, les plus à risque d'exploitation sexuelle, et ceux dont la demande d'asile aura le plus de chance d'être acceptée. Le Royaume-Uni ne traitera que les dossiers des enfants identifiés «dans le camp avant le début du démantèlement», a-t-elle précisé.