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Au rapport

Relever l'âge de départ à la retraite: bon pour le PIB, inefficace sur le chômage

Un rapport a étudié les effets d'une hausse de l'âge de départ à 64 ou 65 ans, que défendent la plupart des candidats à droite. Si la mesure permet de doper l'économie, elle semble inopérante, voire contre-productive, pour faire baisser le chômage.
publié le 24 octobre 2016 à 19h34

C’est l’une des propositions qui fait consensus parmi les candidats à la primaire de droite: relever fortement l’âge légal de départ à la retraite, aujourd’hui fixé à 62 ans, afin de «sauvegarder» notre système de pensions. Jusqu’à 64 ans pour Nicolas Sarkozy, à 65 ans pour Alain Juppé, François Fillon ou encore Bruno Le Maire. Or, selon un rapport de la direction générale du trésor, commandé par le Conseil d’orientation des retraites (COR) et rendu public ce lundi, si la mesure boosterait l’économie, elle serait quasi inefficace sur le taux chômage. Elle provoquerait même, les premières années, une hausse du nombre de demandeurs d’emploi.

Selon le rapport, cette mesure ferait ainsi mécaniquement progresser la population active, de 1,7% en 2030 pour une hausse à 64 ans, et de 2,3% pour un relèvement à 65 ans. Elle générerait également des économies durables pour le système de retraites, de l’ordre de 0,4 à 0,6 point de PIB d’ici 15 ans. Soit plus de 10 milliards d’euros. Plus impressionnant encore: elle ferait gagner près de 0,7 point de croissance en 2030. Et même 1,5 point en 2050 pour un départ à 64 ans, et 2,5 points pour une hausse à 65 ans.

Le hic, c’est que la mesure (64 ou 65 ans) aurait un effet très contrasté sur la part des demandeurs d’emplois dans la population active. Dans un premier temps, elle ferait progressivement augmenter le taux de chômage (jusqu’à un pic de 0,7 à 0,8 point en plus en 2025), avant de voir son impact négatif s’annuler autour de 2040. La mesure aurait ensuite un léger effet positif (-0,1 point), avant d’avoir de nouveau un petit effet négatif (2050). Autrement dit, la conséquence serait, au mieux, nulle à long terme, et, au pire, négative à moyen terme.