Après la déprime d’août, l’euphorie de septembre. Dans un numéro de yoyo dont elles sont désormais coutumières, les statistiques de Pôle emploi ont fait un plongeon le mois dernier, avec une chute libre de 66 300 du nombre d’inscrits en catégorie A (sans activité), après une envolée de 50 200 en août. Soit une diminution de 1,9 % sur un mois, et de 1,7 % sur un an. Résultat, le nombre total de chômeurs s’élève désormais à 3,49 millions (3,75 avec les DOM), en réduction de 100 000 par rapport à son pic de février.
Du côté de l'exécutif, on se frotte les mains. «Le chômage diminue fortement. Ainsi, se confirme une tendance installée depuis le début de l'année, [même si] la bataille n'est pas terminée», s'est empressé de déclarer le Président de la République. «Il s'agit du troisième trimestre consécutif de baisse, ce qui n'avait pas été constaté depuis début 2008», s'est pour sa part réjouit la ministre du Travail, Myriam El Khomri, avant de mettre en avant le plan formation (+ 73 000 entrées en septembre) et l'action de l'exécutif en faveur des PME.
Hausse en catégories B et C
Malgré cette amélioration indéniable, quelques nuages peristent. Les catégories B et C (chômeurs ayant exercé une activité réduite) continuent de progresser, avec 28 300 inscrits supplémentaires en septembre. Et si la baisse est de 100 000 depuis le pic de février, le nombre d’inscrits en catégorie A est toujours de + 568 000 par rapport au début du quinquennat, en mai 2012. Par ailleurs, les fortes variations à la baisse puis à la hausse d’un mois sur l’autre pourraient réserver une mauvaise surprise au gouvernement le mois prochain. D’autant que l’Insee a récemment révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2016, de 1,6 % à 1,3%.