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Droite

Pour sauver sa place à la primaire, Poisson snobe l'invitation de Ménard

En position difficile après ses propos controversés sur les «lobbys juifs», le candidat à la primaire de droite renonce à participer à un meeting commun avec Robert Ménard.
Jean-Frédéric Poisson, le 30 septembre à Paris. (Photo Stéphane Remael pour «Libération»)
publié le 25 octobre 2016 à 12h57

L'«union des droites» attendra. Selon France Info, Jean-Frédéric Poisson, candidat à la primaire de droite, ne participera finalement pas au meeting organisé le 12 décembre à Paris par Robert Ménard, maire de Béziers (Hérault) soutenu par le FN. Dans la salle de la Mutualité, sont censés se retrouver des représentants de la droite «hors les murs», cette mouvance radicale située aux confins de Les Républicains et du Front national. Début septembre, plusieurs de ses représentants, dont Jean-Frédéric Poisson, avaient signé un «manifeste pour l'union des droites», faisant de «la souveraineté, l'identité, la liberté» les conditions du redressement français. «L'ensemble de ces personnalités refusent le diktat qui consiste à dire qu'on ne peut pas s'associer entre gens proches des Républicains et gens proches du Front national», avait alors commenté Robert Ménard.

Le retrait de Jean-Frédéric Poisson intervient alors qu'il doit s'expliquer ce mercredi devant le comité d'organisation de la primaire de la droite après des propos controversés sur la proximité de Hillary Clinton avec les «lobbys sionistes». La déclaration avait provoqué la réprobation générale des autres concurrents de la primaire, et les excuses du candidat. «Où va-t-on ? Je veux une clarification sur ce que sont les valeurs républicaines de la droite et du centre», avait notamment exigé Nathalie Kosciusko-Morizet. Une clarification à laquelle doit sans doute contribuer la non-participation de Jean-Frédéric Poisson au meeting du 12 décembre. Le candidat n'a pas donné suite à l'appel de Libération.

Ajouté aux excuses de l'intéressé, ce retrait devrait lui permettre de rester en course dans la primaire alors que la menace d'une exclusion avait d'abord été agitée. Un maintien qui arrangerait aussi les organisateurs du scrutin : sept millions de tracts sont en cours d'impression pour informer les électeurs, mentionnant les noms des sept candidats, dont celui de Jean-Frédéric Poisson. Charge désormais à Robert Ménard d'avaler cette défection. Au printemps, celui-ci avait déjà tenté de réunir la «droite hors les murs» lors d'un colloque de deux jours à Béziers. Mais la réunion avait surtout été marquée par le départ précipité de Marion Maréchal-Le Pen, symbole de la méfiance frontiste vis-à-vis de cette initiative échappant à son contrôle.