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Un journaliste interdit de séjour dans la «jungle» de Calais

Le reporter Gaspard Glanz de Taranis News a été gardé à vue une trentaine d'heure alors qu'il couvrait les opérations de démantèlement.
Lors du démantèlement de la «jungle», lundi. (Photo Aimée Thirion)
publié le 29 octobre 2016 à 13h34

Le fondateur de l'agence de presse Taranis News, spécialisée dans la couverture des mouvements sociaux, Gaspard Glanz, a été interpellé à Calais mercredi 26 octobre rapporte le Monde.

A l'issue de plus de trente heures de garde à vue, le journaliste de 29 ans a su qu'il était poursuivi pour le vol de talkie-walkie des CRS dans la jungle de Calais et pour injure publique sur des fonctionnaires de police de Rennes en juin. Avant d'apprendre, rapporte-t-il, qu'il était sous le coup d'un arrêté préfectoral «d'interdiction de séjour sur le territoire de l'arrondissement de Calais jusqu'à la fin de l'état d'urgence». Ce qui l'empêche de fait d'y exercer son métier de reporter.

Sur Taranis news, il raconte en détail sa garde à vue, publie les arrêtés et précise les dispositifs mis en place contre lui, notamment le fait d'être obligé de pointer une fois par semaine dans sa ville natale.

Ce que la police lui reproche

Le déclencheur de cette garde à vue à Calais ? Très probablement la publication sur son compte Instagram, datée du 1er octobre, d'une photo de lui, un talkie walkie à la main, légendée «prise de guerre»«Avoir soustrait frauduleusement un émetteur récepteur radio modèle TETRAPOL THP 900 appartenant au ministère de l'intérieur», c'est notamment ce dont les policiers l'accusent.

Concernant l'accusation d'injure publique sur des fonctionnaires de police de Rennes, c'est un post Facebook qui en serait à l'origine comme il le rapporte sur son site«Je suis accusé d'avoir en date du 2 juin 2016 par un moyen de communication audiovisuelle, en l'espèce le réseau social «Facebook» publiquement injurié 12 fonctionnaires de police à savoir XXX, personnes dépositaires de l'autorité publique, en assimilant ces derniers au bras armé du nazisme, en l'espèce en diffusant la photographie de ces agents surmontée du commentaire en langue allemande «Ein Volk, Ein Reich, Ein Führer» (traduction : un peuple, un pays, un guide), slogan du parti nazi». Avant d'expliquer ses motivations en contestant totalement cette interprétation.

En juin dernier, le Strasbourgeois avait également été interpellé avec un autre journaliste par les forces de l'ordre sur le chemin de la manifestation anti loi travail prévue à Bastille, qui était sous haute surveillance policière.