Un spectre hante la primaire de droite, celui de François Bayrou. Voilà bientôt deux semaines que le camp Sarkozy s'efforce de relancer une campagne hoquetante en prenant pour cible le président du Modem, soutien déclaré d'Alain Juppé. Mercredi, les principaux porte-parole de l'ex-chef de l'Etat s'y sont mis à huit pour pilonner leur nouvelle bête noire, lors d'une courte conférence de presse à Paris. L'équipe Sarkozy a multiplié les références à un supposé accord entre Alain Juppé et le Modem, qui offrirait à ce dernier un grand nombre de députés dans la future Assemblée - mais dont l'équipe du maire de Bordeaux conteste l'existence. «Nous ne voulons pas de fronde pour la prochaine législature», a lancé François Baroin. Suggérant que, comme l'actuel chef de l'Etat, le président Juppé serait fatalement pris au piège de ses ambiguïtés. La semaine dernière, Nicolas Sarkozy en personne avait mené la charge lors d'un meeting à Marseille, consacrant à peu près autant de temps à attaquer Bayrou que l'islamisme. Attention, a tout de même prévenu mercredi François Sauvadet (UDI) : «Il ne faut pas laisser s'installer l'idée que c'est un débat Bayrou-Sarkozy, c'est un problème de fond politique.» Un peu d'humour ne fait jamais de mal.
Bayrou, cible des sarkozystes
publié le 2 novembre 2016 à 20h31
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