Emmanuel Macron devrait sous peu se plier aux exigences de «l'exemplarité». Interrogé mercredi soir en live par Mediapart, le fondateur d'En Marche a indiqué son intention de démissionner de la haute fonction publique à la fin de ce mois. «La protection allouée à la haute fonction publique ne se justifie plus» a précisé celui qui à plusieurs reprises avait dénoncé le statut inadéquat des fonctionnaires, et singulièrement de son élite. «Je suis favorable à une réforme de la haute fonction publique, et notamment de mon corps d'origine [l'inspection des finances, ndlr] qui n'est pas un corps juridictionnel. Il ne justifie pas d'avoir des protections tout au long de sa vie et des droits au retour permanent.»
Cette promesse de démission, Macron la fait au nom de «l'exemplarité» et de la «cohérence», dit-il. Et pas suite aux attaques répétées du candidat à la primaire de la droite Bruno Le Maire, qui n'a lui pas attendu d'être sous la pression de la campagne pour démissionner de la haute fonction publique en 2012. «Le Maire a un discours facile!, signale Macron Comme beaucoup, il a attendu de purger les dix ans qu'il doit à l'Etat pour démissionner. Ça ne lui a rien coûté. Ce n'est pas mon cas.» De fait, l'ancien ministre n'a passé que quatre ans à l'inspection des finances avant de devenir banquier d'affaires chez Rothschild. Il a repris son statut de fonctionnaire en 2012 en devenant secrétaire général de l'Elysée mais nommé à Bercy, il a dû se mettre en mobilité en 2014. Sa carrière de haut fonctionnaire n'ayant donc duré que six ans, il va devoir rembourser une partie de ses études à l'Etat. «50 000 euros ou un peu plus» a-t-il confié à Mediapart.