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Libération

Une délégation du CFCM reçue en grande pompe par le pape au Vatican

publié le 2 novembre 2016 à 20h31

Un dîner, mercredi soir, chez l’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, une rencontre jeudi matin avec le pape François et un déjeuner chez le cardinal Jean-Louis Tauran, l’un des poids lourds de la curie romaine.

Pour sa visite ce jeudi au Vatican, la délégation du Conseil français du culte musulman (CFCM), conduite par son président Anouar Kbibech, est demandée et choyée. Preuve que l’heure est aux gestes à haute portée symbolique. Côté catholique comme côté musulman, il s’agit surtout de déminer un terrain particulièrement instable après les attentats qui ont frappé la France en 2015 et en 2016.

L'initiative de ces vingt-quatre heures du CFCM au Vatican revient à Michel Dubost, l'évêque d'Evry, chargé des relations avec l'islam. La fonction n'est pas de tout repos face à une extrême droite catholique prête (et pas qu'elle) à en découdre sur la question musulmane. «Notre souhait était de présenter Anouar Kbibech au pape», explique Dubost à Libération. Le projet était dans les tuyaux depuis six mois, avant même l'assassinat du père Jacques Hamel par deux jeunes se revendiquant de Daech, le 26 juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray. «Il n'est pas juste d'identifier l'islam à la violence. Ce n'est pas juste et ce n'est pas vrai», avait alors réagi le pape François, sur la même ligne que Dubost et Kbibech : pas d'amalgame. Ces derniers sont néanmoins conscients, face au scepticisme de leurs ouailles, de la nécessité de relancer le dialogue interreligieux.