Un détenu a pris en otage un surveillant à la prison de Dijon, vendredi en début de soirée, et s’es finalement rendu. Le parquet a précisé que l’agent pénitentiaire était indemne. Le jeune homme de 21 ans a été placé en garde à vue au commissariat de Dijon où l’enquête est menée par la police judiciaire. Le surveillant a été pris en charge par une cellule médico-psychologique, selon la même source.
Jean-Jacques Urvoas le ministère de la Justice a précisé qu'une cellule de crise avait été ouverte. Des négociations étaient en cours avec l'homme armé d'une lame et qui est suspecté de radicalisation, a indiqué une source proche du dossier. Avant d'ajouter qu'«il faisait l'objet d'un suivi local», précisant peu après 20 heures que l'agent n'avait pas été blessé. Des personnels des Equipes régionales d'intervention et de sécurité (Eris) sont sur place ainsi que des forces de police. Les motivations de cette agression restent confuses dans l'immédiat. Une source ministérielle a toutefois fait état d'une demande de transfèrement vers un autre établissement pénitentiaire.
De nombreux incidents dans les prisons
Selon Thierry Cordelette, secrétaire régional du syndicat UFAP, la prise d'otage s'est produite alors que le gardien «rapportait un sac de vêtements au détenu». «Le surveillant a ouvert la porte de la cellule et le détenu l'a alors menacé à la gorge avec une arme artisanale», a-t-il ajouté. Selon le syndicaliste, le détenu avait été placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Dijon en septembre dans le cadre d'une procédure sans rapport avec des faits de terrorisme. Une source proche du dossier évoque une procédure pour «vol par effraction». Le gardien, âgé d'une trentaine d'années, est quant à lui un «surveillant expérimenté qui a beaucoup de sang-froid mais qui n'a vraisemblablement jamais été confronté à ce type de situation», a souligné le syndicaliste. «Les Eris sont en phase de négociations, on préfère prendre le temps», a-t-il ajouté.
Les prisons françaises ont été ces dernières semaines le théâtre de nombreux incidents, dont le plus violent a été l’agression, début septembre, de deux surveillants à Osny (Val d’Oise) par un détenu radicalisé. La cellule de crise en cas d’incidents en détention avait déjà été activée à six reprises depuis le début de l’année par le ministère de la Justice.