Avec Bienvenue à Webland *, l'humoriste Christophe Alévêque poursuit son entreprise de vulgarisation populaire. Après avoir traité de la question (très idéologique) de la dette dans un précédent livre – il organise chaque année une Fête sur le thème –, ce quinqua père de famille s'est cette fois plongé dans le «monde d'Internet». Un monde merveilleux mais pas que. Source d'ouverture sur le monde, souvent, facteur de repli sur soi, parfois. Espace de dialogues mais aussi d'injures, d'échanges mais aussi d'arnaques. Une réalité non négociable mais une virtualité potentiellement anxyogène. Bref, un sujet protéiforme qui ne peut se résumer à des affirmations manichéennes. Alévêque prend tout, soupèse, décortique, détourne, mais surtout raconte et explique. Avec la gourmandise d'un autodidacte et sans chercher à masquer son ignorance initiale en la matière.
Au travers de lettres mais surtout d’histoires ancrées dans la vie quotidienne et mettant en scène des personnages bien trouvés – le tout entrecoupé de (très) nombreuses digressions –, Alévêque décortique à sa manière l’uberisation de la société, la propension des géants du Web à l’esquive fiscale, la place des réseaux sociaux dans nos vies, l’enjeu de l’open data, etc. Autant de thèmes et de problématiques qu’il aborde avec une bonne dose d’humour et le même sens du délire que celui dont il fait preuve sur scène. Résultat : un livre
«très documenté»,
donc utile, mais
«facile à digérer»,
donc accessible, comme l'affirme l'auteur. Le genre d'ouvrage qui part un peu dans tous les sens mais qui s'avère bel et bien aussi distrayant que didactique.
* Bienvenue à Webland, édition Les liens qui libèrent (17,50€).