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Libération

Manif pour tous «injuriée» : le débat en cassation

publié le 4 novembre 2016 à 20h21

Laure Pora, ex-présidente d’Act Up-Paris, association de lutte contre le sida, a annoncé vendredi qu’elle se pourvoyait en cassation après sa condamnation en appel, mercredi, pour injures publiques envers la Manif pour tous. La cour lui a infligé 800 euros d’amende, ainsi que 800 euros de dommages et intérêts et 1 500 euros pour frais de justice.

Le 4 août 2013, des militants d'Act Up-Paris avaient dégradé la façade de la Fondation Jérôme-Lejeune, qui soutient notamment la lutte contre l'avortement. Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous (LMPT), en était à l'époque salariée. Des affichettes montrant le logo de LMPT barrée de la mention «homophobes» avaient été placardées sur les murs lors de cette action. Pour rappel, selon la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, «toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l'imputation d'aucun fait est une injure». A ne pas confondre avec la diffamation, constituée par «toute allégation ou imputation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé». Aucun fait précis n'ayant été mentionné dans les affichettes, LMPT n'avait pas porté plainte contre Laure Pora pour diffamation mais pour injure. Contactée par Libération, Me Karine Geronimi, avocate de Laure Pora, a déploré cette condamnation.

Act Up-Paris a exprimé vendredi son soutien à son ancienne présidente : «Nous ne pouvons accepter que la cour d'appel nous prive ainsi d'un moyen de nommer et de dénoncer les discours politiques de nos adversaires.» L'association rappelle à cette occasion qu'elle est également inquiétée par une autre affaire : une plainte pour diffamation déposée par Ludovine de la Rochère avec constitution en tant que partie civile de la Fondation Jérôme-Lejeune, qui sera examinée en première instance le 17 novembre.