Café, croissants et jus d’orange : vendredi matin, au siège du Parti communiste français (PCF), le secrétaire national Pierre Laurent a invité la presse – à la veille d’une conférence nationale du parti – pour dissiper le flou qui règne autour de la présidentielle. Dans un premier temps, Pierre Laurent pose son objectif : le rassemblement de la gauche antigouvernementale dès le premier tour de la présidentielle. Pour le moment, c’est compliqué : Mélenchon est déjà en campagne et les frondeurs sont en mode primaire de la Belle alliance populaire (BAP). Mais le secrétaire national est du genre tenace. Et il veut y croire jusqu’au bout.
Du flou au bricolage
En attendant un geste, le PCF va se positionner. Samedi, lors de la conférence nationale, deux options seront soumises au vote: soutenir Jean-Luc Mélenchon où faire le pari d'une candidature PCF. La première option tient la corde. Les communistes refusent de diviser un peu plus la gauche. Reste les déssacords entre la place du Colonel-Fabien et Jean-Luc Mélenchon. Au-delà du fond (l’Europe, les réfugiés), c’est la forme qui divise. Le PCF refuse d’être «dilué» dans la France insoumise.
Du coup, le flou va laisser place à une forme de bricolage. Samedi, Pierre Laurent devrait appeler les communistes à soutenir du bout des lèvres la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qui le snobe. Comprendre : «On vote Mélenchon, on lui file les parrainages, mais on garde notre liberté de parole». Mais la décision finale appartient aux 50 000 adhérents du PCF, appelés à se prononcer à la fin du mois de novembre.
Sans fin
Dans le même temps, Pierre Laurent va continuer à «pousser» pour le rassemblement. Et si une nouvelle porte s’ouvre dans les prochaines semaines – la victoire d’Arnaud Montebourg à la primaire ? Le processus repart de zéro et toutes les cartes sont remises sur la table. La présidentielle pour les communistes est une histoire sans fin.