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Assemblée nationale : Juppé veut des centristes pour diluer les sarkozystes

Pour éviter la formation d'éventuels «frondeurs de droite», le maire de Bordeaux compte donner des places dans les circonscriptions aux candidats de l'UDI, lors des législatives de juin.
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé à la maison de la Mutualité, à Paris, le 2 juillet pour le conseil national LR. (Photo Laurent Troude)
publié le 9 novembre 2016 à 16h00

Alain Juppé croit aux vertus de l’homéopathie. Donné gagnant sondage après sondage de la primaire de la droite et du centre, le maire de Bordeaux planifie déjà la troisième mi-temps : les législatives de juin 2017. Pas question pour lui, devenu président de la République, d’être tous les matins la cible d’un harcèlement mené par les fidèles de Nicolas Sarkozy au sein de sa majorité parlementaire. Pas question de subir le même sort que François Hollande, en butte tout au long de son quinquennat aux attaques des frondeurs issus des rangs de son propre parti.

En cas d'alternance, le parti de droite, porté par une vague bleue table sur une majorité d'au moins 290 sièges selon les estimations. Un score qui pourrait être encore amplifié par la règle du non-cumul des mandats qui va s'appliquer à cette prochaine échéance et va libérer de nouvelles circonscriptions. Alain Juppé redoute d'y voir se développer un noyau d'opposants d'environ 80 députés. «Une crainte qui est loin d'être sans fondement», constate Laurent Hénart, maire UDI de Nancy et président du Parti radical valoisien. Une petite peur qui fait le jeu des différentes chapelles de la famille centriste. Pour contrebalancer le poids des irréductibles sarkozystes, prêts à lui reprocher de ne pas faire une politique de rupture franche, de ne pas mettre la barre suffisamment à droite, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac est prêt à favoriser l'émergence d'un groupe centriste suffisamment fort pour diluer l'influence des adeptes de la double ration de frites.

Dans ces conditions, l’UDI verrait ses députés sortants bien évidemment reconduits et peut même espérer en doubler le nombre, voire en obtenir près de 80. Les radicaux, une des composantes de l’UDI, en espèrent une vingtaine sous son nom propre. Un souhait pas si disproportionné que cela pour la seule famille centriste véritablement organisée et qui a été la première à se ranger derrière Alain Juppé. Le Modem obtiendrait lui une quinzaine d’élus. Au total 120 députés centristes dont la principale mission serait de réduire au silence les ultras du sarkozysme.