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Libération
Affaire de famille

Damien, l'autre Philippot qui conseille Marine Le Pen

Frère du vice-président du FN, le sondeur vient de démissionner de l'Ifop et pourrait jouer un rôle auprès de la candidate du parti lors de la campagne présidentielle.
Marine Le Pen à Nanterre, le 16 juillet (Photo Laurent Troude pour Libération)
publié le 14 novembre 2016 à 11h20

Un Philippot peut en cacher un autre. Frère du vice-président du Front national, le sondeur Damien Philippot a démissionné la semaine dernière de l'Ifop, institut de sondage où il était jusqu'alors directeur adjoint du département opinion. Un départ qui intervient alors que Marine Le Pen s'apprête à présenter l'organigramme de sa future équipe de campagne. S'il n'est pas encore certain que Damien Philippot y figure, le sondeur pourrait bien, en coulisses, jouer un rôle auprès de la candidate frontiste dans les mois à venir. Comme il le faisait d'ailleurs déjà, confirme au Parisien le trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just : «Damien Philippot est un apport professionnel indispensable. Surtout quand on n'a pas les moyens comme nous de se payer ses propres sondages. Il ne nous a jamais rien fourni venant de l'Ifop. En revanche, il est capable de conseiller Marine ou son frère dans la lecture d'enquêtes que nous pouvons récupérer çà et là, notamment dans la presse.»

Secret de polichinelle

C’est la première fois qu’un cadre frontiste reconnaît officiellement le rôle du jeune sondeur auprès de Marine Le Pen. Un rôle que Florian Philippot a régulièrement refusé de commenter, ne cachant pas son irritation lorsqu’il était interrogé sur les liens entre son frère et la direction frontiste. Mais depuis quelque temps cette collaboration était un secret de polichinelle. D’autant que, sur un compte Twitter ouvert en juillet, Damien Philippot ne cachait pas certaines affinités avec le discours frontiste, notamment son opposition à l’euro et son soutien au Brexit.

Cet engagement n'avait pas manqué de susciter certaines réserves au sein de l'Ifop. Sa présidente, l'ex-patronne du Medef Laurence Parisot, s'était personnellement engagée contre le FN, avec un ouvrage, Un piège bleu marine, publiée en 2011. Trois ans plus tard, Damien Philippot avait attaqué en diffamation l'hebdomadaire VSD, qui l'accusait d'avoir transmis au FN des études confidentielles produites par l'Ifop, une affaire qui n'a pas encore été jugée. En quittant l'Ifop, l'homme sort aussi de l'ambiguïté – du moins s'il assume désormais son engagement politique. Réponse dans les prochaines semaines.