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Libération

La quête du passeport

publié le 14 novembre 2016 à 20h16

Tariq Ramadan est de nationalité suisse. Il est né en 1962 à Genève, où sa famille s'est réfugiée dans les années 50 en raison de la violente répression exercée par Nasser en Egypte à l'encontre des Frères musulmans. Le théologien est le petit-fils d'Hassan el-Banna, le fondateur de la confrérie. D'un strict point de vue juridique, Ramadan, marié depuis de longues années à une Française convertie à l'islam, ne devrait pas rencontrer d'obstacle majeur pour obtenir un passeport français. Pour un conjoint de Français, la procédure consiste en une déclaration de nationalité auprès des autorités compétentes, en l'occurrence le consulat à Londres, où vit Tariq Ramadan. Après le dépôt du dossier, une enquête administrative vérifie un certain nombre de points. Comme le rappelle Serge Slama, maître de conférences en droit public, trois motifs peuvent entraîner le refus : défaut d'assimilation, indignité, polygamie. «Le trouble à l'ordre public n'est pas formellement inscrit dans le texte mais résulte de la jurisprudence», explique-t-il. Le gouvernement peut s'opposer à la demande dans un délai de deux ans par un décret en Conseil d'Etat. Mais il doit étayer ses arguments.