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Libération
Primaire de gauche

Vote blanc, 49.3 citoyen… les propositions de Benoît Hamon pour rénover la démocratie

Après avoir mis en valeur le revenu universel et le bien-être au travail, le candidat à la présidentielle via la primaire du PS a décliné ce lundi ses propositions institutionnelles.
Benoît Hamon, à Paris, le 7 novembre. (Philippe Lopez. AFP)
publié le 14 novembre 2016 à 18h38

Benoît Hamon a fixé un rendez-vous à la presse : tous les lundis dans son QG de campagne, au 11e étage de la tour Montparnasse, à Paris. Une occasion de se faire entendre car, pour le moment, le candidat à la primaire de la Belle Alliance populaire à du mal à se démarquer. Les regards se tournent vers Arnaud Montebourg et François Hollande – ce dernier devrait se déclarer, ou pas, au début de mois de décembre. Mais l'équipe de Hamon veut y croire, notamment son directeur de campagne, Mathieu Hanotin. Le député de Seine-Saint-Denis répète à l'envi : «Vous verrez, ça va prendre dans les prochains jours et on va occuper l'espace.»

La méthode de Benoît Hamon passe par le fond. Il ne rentre pas dans la guerre de la petite phrase. L'ancien ministre de l'Education express de Hollande défend, à chaque fois que les micros s'allument le revenu universel, le bien-être au travail et une «France métissée». Ce lundi, il a posé une nouvelle ligne de son programme. Debout, face à une poignée de journalistes, Hamon a parlé «démocratie et institutions». Le député des Yvelines a lâché des phrases du genre : «Le citoyen a le droit de vote mais sa voix ne compte pas. Il n'existe pas entre les scrutins.» Du coup, il a décidé de placer le citoyen au cœur des décisions.

Reconnaissance du vote blanc et 49.3 citoyen

Le candidat a insisté sur le «droit d'initiative citoyenne». Concrètement ça veut dire quoi ? S'il est au pouvoir, Hamon prévoit, lors du second tour des législatives, trois référendums : les votants s'exprimeront sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, la reconnaissance du vote blanc et le 49.3 citoyen qui permet à 1 % des inscrits sur les listes électorales (environ 400 000 personnes) de peser sur les décisions. Comment ? En signant une pétition pour «soumettre un texte à l'examen des deux chambres du Parlement, après avis du Conseil d'Etat», le citoyen pourra «proposer à référendum un projet de loi» et «suspendre la promulgation d'une loi».

L'ancien ministre de l'Education souhaite également un septennat unique pour le président de la République, et remplacer le Sénat par une chambre citoyenne composée de trois familles : «le collège des territoires», comprenant des élus sur le modèle du Sénat ; «le collège des forces vives», qui agrégerait des représentants du mouvement social comme au Conseil économique, social et environnemental (CESE) ; et un «collège de citoyens tirés au sort». Mais attention, «cette chambre ne sera pas saisie sur tous les textes mais sur les questions qui concernent l'aménagement du territoire, l'organisation des pouvoirs et les grands textes sur le vivre ensemble», ajoute Benoît Hamon.

Autre changement, Hamon souhaite mettre en place une «conférence citoyenne» qui associerait durant un an «les élus du nouveau Parlement et des citoyens tirés au sort», afin de bâtir la Constitution de la VIRépublique. Bref, une mini-révolution.