Dans l'étude que l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) vient de consacrer au boulevard périphérique de Paris, les chiffres ne sont peut-être pas des inédits, mais leur accumulation crée un effet de nouveauté. Pour faire court, on ne se doutait pas que c'était si grave. Sur cette voie, la plus fréquentée d'Europe, circulent quotidiennement plus de 1,3 million de véhicules, soit 40 % du trafic parisien. Loin devant l'autre ceinture qu'est l'A86, en petite couronne, avec ses 700 000 véhicules par jour. Le périphérique est aussi «l'infrastructure la plus polluante d'Ile-de-France», produisant 37 % des émissions d'oxyde d'azote et 35 % de celles de particules fines. De sorte que «les personnes qui vivent, séjournent ou travaillent à proximité du périphérique sont exposées à des niveaux de pollution trois fois supérieurs à ceux des autres Franciliens». Dans une bande de 200 mètres de part et d'autre vivent 156 000 habitants. Pire, environ 200 équipements ont été implantés sur la zone : des écoles, des crèches et nombre d'équipements sportifs. Résultat : «La pratique du sport pour tous les jeunes Parisiens s'effectue dans l'endroit le plus pollué de la capitale.» Des remèdes existent pourtant. Les auteurs de l'étude recommandent ainsi de conserver les grands vides qui entourent l'infrastructure, car ils garantissent les déplacements d'air évacuant les polluants. Ou de reconvertir à terme certaines sections du périph en «boulevards urbains», dont les aménagements diminuent le trafic et la pollution qu'il induit.
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