On s'est pointé mercredi au 262, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris, pour l'inauguration du siège de campagne de Marine Le Pen. Sur le trottoir, une file de journalistes attend de pouvoir pénétrer dans cet immeuble, non loin de l'Arc de triomphe et de l'Elysée ; puis dans ce qui a dû être autrefois un vaste appartement bourgeois, désormais repeint aux couleurs du FN et de sa candidate. Le Pen s'était déjà dotée d'un slogan («Au nom du peuple»), elle a désormais son logo : une rose bleue présentée à l'horizontale, visible un peu partout dans les locaux. On n'est pas forcé de la trouver réussie. Au moins est-elle chargée de symbolique, selon la candidate : «Dans le langage des fleurs, la rose bleue, c'est rendre possible l'impossible.»
On peut aussi y voir l’association d’un symbole socialiste et d’une couleur «de droite». C’est-à-dire le dépassement ou plutôt la fusion de l’un et l’autre camp dans la personne de Marine Le Pen. Il faudra se contenter de ces exégèses botaniques car aucun organigramme n’a été annoncé mercredi, hormis la composition d’un «comité stratégique», d’une grosse trentaine de membres. Encore mal défini, son rôle semble surtout consister à ne pas faire de jaloux, en associant vaguement à la campagne certains frontistes de second plan. Quant à connaître l’identité des véritables patrons, les «chefs de pôle» qui piloteront l’image, les déplacements ou encore les finances de la candidate, il faudra attendre début décembre. Seule absente dans ce quartier général surnommé «l’escale» par les frontistes : Marion Maréchal Le Pen, en Russie depuis lundi. Un déplacement prévu de longue date, selon son entourage, pas de nature à dissiper le malentendu croissant entre Le Pen et sa nièce.