Un grand arc central qui n’a pas séduit Bayrou
Mais ce choix de la seule circonscription centriste du département, à quatre jours du premier tour de la primaire de la droite et du centre, ne doit rien au hasard. Emmanuel Macron, qui a déclaré dans son discours de candidature ne vouloir rassembler «ni la gauche, ni la droite» mais «les Français», veut turbuler les clivages pour tenter de créer un grand arc central. Un peu comme François Bayrou, en son temps, avait ambitionné de le faire. Macron avait d'ailleurs sollicité le maire de la capitale du Béarn pour un dîner la veille du départ de l'étape paloise du tour de France. Un tête-à-tête qui n'aura suffi ni à séduire ni à convaincre le triple candidat à l'élection présidentielle. Dès le lendemain de sa démission du gouvernement, François Bayrou le qualifiait sans ménagement de candidat «de la finance et des puissances d'argent». L'intéressé n'a pas apprécié et l'a fait savoir au président du Modem dans une série de SMS.
«Macron vient clairement chasser sur nos terres», constate un cadre de l'UDI. Pis ! Les centristes redoutent que l'entrée sur la scène politique du «golden boy» de la Hollandie et son positionnement ne dissuade une partie de l'électorat de la famille du centre-droit de se rendre aux urnes ce dimanche pour apporter leurs suffrages à Alain Juppé, soutenu par Lagarde comme Bayrou. De quoi donner quelques sueurs froides à tous ceux qui ont rallié l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac et qui voient de jour en jour François Fillon monter dans les sondages et Juppé se tasser un peu. Ils se consolent avec la certitude que si Macron va jusqu'au bout de sa démarche, «la gauche ne sera pas au second tour».