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Macron perturbe (aussi) l'offensive du PS contre la droite

Jean-Christophe Cambadélis avait prévu ce mercredi de présenter sa campagne contre le «programme commun» de la droite. Mais la candidature de l'ex-ministre a quelque peu chamboulé ses plans.
Emmanuel Macron lors de l'annonce de sa candidature, à Bobigny, mercredi. (Photo Marc Chaumeil pour Libération)
publié le 16 novembre 2016 à 16h17

Un rendez-vous qui tombe à pic : Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, avait convoqué la presse pour lancer sa dernière campagne, #PrendsGarde, soit une série de mesures pour lutter contre la droite, à quelques jours du premier tour de la primaire de la droite et du centre. Mais un homme est venu chambouler le programme : Emmanuel Macron. On arrive à Solferino quelques minutes après l'annonce par l'ancien ministre de l'Economie de sa candidature à la présidentielle. Et, surprise. Cambadélis est absent. Son entourage parle d'un «empêchement personnel». D'autres avancent une autre raison : «Pas envie de commenter à chaud la candidature de Macron.» Du coup, c'est Christophe Borgel qui grimpe sur la petite estrade. Le responsable des élections le sait : Emmanuel Macron est dans toutes les têtes. Mais il reste sur son chemin et tape la droite. Il sort un tract de sa poche : «Ils choisissent leur candidat, nous combattons leur projet.»

Le document, qui étrille le «programme commun» de la droite, sera distribué lors des deux tours de la primaire, dimanche et le suivant. Il a été édité à quatre millions d'exemplaires afin «d'indiquer la réalité du programme de la droite : un programme inégalitaire et autoritaire», argumente Borgel. Et lorsqu'on lui demande si «taper sur la droite est une chose, mais est ce que cela va suffire pour faire voter les gens de gauche ?» le responsable des élections répond : «Non, mais aujourd'hui nous souhaitons être présent et occuper l'espace durant la primaire de la droite, que nous avons importée en France. Et une campagne présidentielle c'est une capacité à gérer le temps.» Puis, viendra celui de désigner son candidat via la primaire et les débats de la Belle Alliance populaire.

Le micro tourne dans la salle et la candidature de Macron s'invite dans les questions. Le socialiste n'est pas très à l'aise avec le sujet. Il explique que le problème de la gauche «dans la réalité du tripartisme est simple : le camp divisé au premier tour est éliminé». Et : «Le combat du PS c'est celui du rassemblement.» Au fil des mots, Borgel admet qu'il regrette le «choix» de Macron. Lequel vient compliquer un peu plus les plans de la rue de Solférino. Et comme le dit si bien un ministre: «Jean-Christophe Cambadélis n'aime pas lorsqu'on vient lui saboter ses plans.»