Sébastien Pietrasanta, député socialiste des Hauts-de-Seine, a décidé d’arrêter sa carrière politique en juin, à 40 ans. L’ancien maire d’Asnières s’explique après un message très remarqué sur son blog.
Que répondez-vous à ceux qui vous disent : «Si les meilleurs quittent le bateau qui nous restera-t-il ?»
Qu’il y a beaucoup de bons qui restent et beaucoup de bons qui vont arriver ! La grande majorité de la classe politique, ce sont des gens engagés qui ont pour objectif de servir et non pas de se servir. J’ai fait mon travail d’élu pendant plus de quinze ans. D’autres reprendront le flambeau.
Depuis combien de temps y pensiez-vous ?
C'est quelque chose que l'on mûrit longuement. Un cheminement politique, intellectuel et personnel. Il y a un an, je m'étais déjà mis en retrait en démissionnant du conseil municipal [d'Asnières, ndlr].Je souhaitais être plus présent à l'Assemblée. C'est aussi une conjonction d'éléments très personnels : l'envie d'avoir une seconde vie, j'ai des filles en bas âge : retrouver des week-ends et des soirées, c'est appréciable…
Vous diriez-vous «dégoûté» de la politique?
Non. Je n’ai aucun regret et j’ai vécu les choses pleinement. La politique peut être noble comme elle peut l’être moins. Ce qui m’a beaucoup dérangé cette année, c’est le populisme : les élus qui sont dans la surenchère et cherchent à flatter les électeurs. Ces derniers n’ont pas toujours raison : c’est eux aussi qui entretiennent cette relation clientéliste. Tout est un dû : il y a quelque chose d’insupportable dans cette perte du sens collectif.
Qu’allez-vous faire ?
Ça va de l’aventure d’un café culturel à continuer à travailler sur les questions de terrorisme. Ou encore redevenir professeur d’histoire en lycée professionnel, voire monter ma propre boîte.