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Libération

Action sécuritaire : les candidats auront tous la main lourde

publié le 17 novembre 2016 à 20h36

Un consensus se dégage chez les quatre favoris (Fillon, Juppé, Le Maire, Sarkozy) : les droits humains et la Convention européenne des droits (CEDH) de l'homme ne doivent pas freiner l'action sécuritaire de leur futur gouvernement. Fillon veut donc la quitter. Juppé et Sarkozy souhaitent la modifier, le premier pour assouplir le régime de légitime défense des policiers, le second pour mettre en œuvre sa batterie de mesures antiterroristes. Sarkozy souhaite expulser «toute personne étrangère ou binationale ayant des liens avec des activités terroristes», ce que la CEDH bloquait lorsque les expulsés risquaient d'être torturés à l'arrivée. Fillon propose la même mesure, de même que Bruno Le Maire pour les étrangers radicalisés «fichés S» (S pour sûreté de l'Etat). Ce dispositif, devenu célèbre, sert aux services de renseignement à être informé des déplacements de certaines personnes (liées à l'islam radical, à des mouvements de contestation, à des groupes de supporteurs ultra, etc.). Juppé voudrait assigner à résidence «les plus dangereux» et Nicolas Sarkozy a promis un référendum sur leur internement, une disposition contraire, entre autres, à la Constitution. Comme l'avait fait François Hollande avant de rétropédaler, Juppé, Fillon et Sarkozy remettent la déchéance de nationalité sur la table : le premier en veut davantage, le second veut la prononcer pour les jihadistes français partis en Irak ou en Syrie, le troisième l'élargir aux binationaux de naissance. Bruno Le Maire entend muscler la réponse pénale antiterroriste, déjà bobybuildée, en consacrant une justice d'exception, qui existe déjà en grande partie.