La plupart des candidats à droite le martèlent : ils veulent à nouveau faire maigrir la fonction publique. Et pas qu’un peu : de 250 000 agents (pour Juppé) à 500 000 (pour Fillon). Soit, pour ce dernier, 10 % de l’ensemble des effectifs des trois fonctions publiques (Etat, collectivités locales, hôpital). Pour rappel, Sarkozy, lors de son quinquennat, était parvenu difficilement à supprimer «seulement» 150 000 postes dans la fonction publique d’Etat… Une baisse qui fut compensée par une hausse des effectifs dans les collectivités locales. Et Hollande, qui avait promis une stabilisation, a dû se résoudre à une augmentation des effectifs après les attentats.
Premier problème, notamment pour Fillon, qui, comme les autres, prévoit de jouer sur le non-remplacement des départs à la retraite : pour atteindre son objectif, il faudrait ne pas du tout recruter pendant cinq ans, le nombre de ces départs dans la fonction publique étant d’un peu plus de 100 000 par année. Même si, pour compenser la charge de travail, Fillon prévoit aussi d’augmenter le temps d’activité des fonctionnaires, de 35 heures à 39 heures.
Sarkozy, qui aimerait, lui, n’en supprimer «que» 300 000, a un autre problème : il veut exonérer de cet effort la justice, l’armée, la police et la gendarmerie. La saignée dans les autres ministères devrait donc être d’autant plus importante. Il risque d’être confronté, lui aussi, au nombre - forcément limité - de départs à la retraite dans les autres secteurs. Sauf à remettre en cause certaines missions du service public, ou à changer le statut des fonctionnaires, pour procéder à des licenciements… Cette mesure, par ailleurs, doit contribuer à la réduction des dépenses publiques, de 85 milliards à 100 milliards d’euros, soit quatre à cinq points de PIB selon les différents impétrants. Sans néanmoins, pour la plupart des candidats, en donner précisément le détail.