Dans le domaine de la santé, les programmes des candidats donnent le sentiment que l'objectif est avant tout de satisfaire les médecins libéraux, c'est-à-dire leur électorat présumé. Comme un seul homme, ils sont tous pour la suppression du tiers payant généralisé obligatoire, mesure phare de la loi Santé votée en décembre 2015. Ils n'en veulent pas, évoquant une «source de lourdeurs administratives» pour la profession, ou parlant de «déresponsabilisation pour les patients». Et ce refus s'inscrit dans l'idée de vouloir «réhabiliter la médecine libérale» et de faire du généraliste l'acteur central du parcours de soins.
Sur le volet de l’hôpital public, les différents candidats de droite se retrouvent en grande partie. A l’image des universités, les hôpitaux doivent gagner plus d’autonomie: les établissements devraient ainsi pouvoir choisir leurs médecins, leur temps de travail et leurs tarifs. Et bien sûr, Nicolas Sarkozy, François Fillon et Alain Juppé veulent en finir avec les 35 heures à l’hôpital.
Toutes ces mesures ont un coût. D'autant qu'elles s'inscrivent dans une volonté affichée de réduction du déficit de l'assurance-maladie. Nicolas Sarkozy promet 5 milliards d'euros d'économies chaque année, «en abaissant de 76 % à 73 % le taux de prise en charge par le régime obligatoire». François Fillon table, lui, sur «20 milliards d'économies en cinq ans». Aucun des candidats ne propose, in fine, de pistes pour réduire les inégalités de santé, qui sont pourtant aujourd'hui un des enjeux les plus cruciaux.