Qualifiée in extremis (notamment grâce à un petit coup de pouce des soutiens d'Alain Juppé), Nathalie Kosciusko-Morizet aura au moins permis d'éviter l'image désastreuse d'une compétition réservée aux mâles. Elle a eu du mal à imposer ses thèmes (écologie, numérique), pestant contre la ligne droitière de l'ex-président. La députée de l'Essonne, chantre de «la nouvelle France» contre ses concurrents du «monde d'avant», a pu démontrer l'originalité de sa sensibilité politique et prouver qu'elle s'est pour de bon émancipée de Nicolas Sarkozy. Le dernier débat télévisé lui a permis de faire entendre sa petite musique.
Jean-Frédéric Poisson, lui, a gagné… en notoriété. Le président du petit Parti chrétien-démocrate (PCD) était l'inconnu de la compétition. Trois débats plus tard, on a bien compris où l'ancien protégé de Christine Boutin voulait en venir : droit du sang, suppression du mariage pour tous, la famille (tradi) et encore la famille. En vue du second tour, il compte écrire aux finalistes pour connaître leur position sur les sujets qui lui tiennent à cœur et se déterminera en fonction de leurs réponses.
Il est le seul dont on voit mal ce qu'il retire de cette primaire. Jean-François Copé aura traversé la compétition comme une ombre, ne décollant jamais dans les sondages. Ce n'est pas faute de s'être affiché en candidat de la «vraie droite décomplexée», fustigeant à chaque occasion le bilan partagé de Nicolas Sarkozy et François Fillon. Au moins, l'ex-président de l'UMP aura affiché, dans les débats, une sympathique décontraction. Parfois assortie d'une d'autodérision qui n'aurait pas fait de mal à certains de ses rivaux.