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Libération

Au FN, Philippot plombé par ses suppôts Sciences-Po

publié le 23 novembre 2016 à 20h26

Entre le FN et Sciences-Po, il y a un passif que la soirée de mardi vient encore d’alourdir. Invité par une association étudiante, Florian Philippot devait se rendre rue Saint-Guillaume pour un débat. Mais le vice-président du FN n’a pas pu mettre les pieds dans l’établissement, où l’attendaient plusieurs dizaines d’étudiants opposés à sa venue.

Une autre péripétie a beaucoup fait parler au FN. Mardi, avant l'annulation du débat, des proches de Philippot l'attendaient devant l'école. Interpellée par les anti-FN, la bande, potache, a répliqué en entonnant une vibrante Internationale - à laquelle, pour comble de confusion, les manifestants ont opposé la Marseillaise. Une scène qui a déclenché des réactions sur Internet de la part de… frontistes atterrés. «Ces dingues ont vraiment chanté l'Internationale ? Je n'ai pas signé pour ça !» s'enflammait en privé un cadre FN. «Rassurez-moi, c'était une blague ? Ce chant a 70 à 100 millions de morts au compteur», protestait Philippe Martel, un conseiller de Marine Le Pen.

Le FN Sciences-Po a l'habitude d'horripiler au sein du parti. Tenue par des proches de Philippot, la section pousse à leur comble les orientations de celui-ci, alliant discours «gauchisant» en matière économique et relatif libéralisme sociétal. Présentant son parti comme celui «des ouvriers, des salariés, des petits et des sans-grade», le FN Sciences-Po n'hésite pas à faire figurer Léon Blum sur ses visuels ou à affirmer que «Pierre Mendès France voterait FN». Sur Twitter, la section a en outre souhaité une «bonne Marche des fiertés» aux participants à la dernière Gay Pride - un événement dans lequel le vice-président du FN, Louis Aliot, voyait le «symbole exhibitionniste d'un communautarisme militant et anti-FN». Autant d'anecdotes qui résument ce conflit identitaire qui ronge sans bruit le parti.