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Debout

Dupont-Aignan inaugure ses locaux de campagne

Le député et maire souverainiste de Yerres sera pour la deuxième fois candidat à l'élection présidentielle. Mais une victoire de François Fillon, avec son costume de représentant d'une France conservatrice réduit son espace politique.
Nicolas Dupont-Aignan, à Villeneuve-Saint-Georges le 15 juin 2015. (Photo Bertrand Guay. AFP)
publié le 23 novembre 2016 à 19h41

Nicolas Dupont-Aignan, le petit chose de la galaxie souverainiste, député et maire de Yerres (Essonne), sera bien candidat à la présidence de la République pour la deuxième fois. Il a d’ailleurs inauguré, mercredi midi, ses locaux de campagne situés juste en face de l’Assemblée nationale à Paris. Chantre d’un gaullisme de tradition, le président du mouvement Debout la France! joue des coudes pour se positionner comme l’homme de l’alternative face aux deux produits du système que sont, pour lui, Emmanuel Macron, l’ancien ministre de l’Economie de Hollande, et François Fillon, ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy.

«Je suis en total désaccord avec le programme économique et social de François Fillon qui mènerait au déclassement des Français. Il est dans la soumission à l'Europe et pour cela il veut imposer à la France une cure d'austérité sans précédent. Celle-ci aurait vite fait de nous amener au rang de la Grèce. Quant à Macron, il ne vaut gère mieux. Il ne rêve que d'une France low cost», avec plus de travail pour gagner moins et avec moins de protection. Un candidat Ryanair. «Ces deux hommes ne sont que des détaillants qui vont s'approvisionner chez les mêmes grossistes pour nourrir leurs petites boutiques. C'est le nouveau visage des vendeurs recrutés pour faire marcher les boutiques du système», poursuit Nicolas Dupont-Aignan.

Peau de chagrin

Face à ces deux concurrents qui, pour lui, ne rêvent que de mettre à bas le programme du Conseil national de la Résistance (CNR), le patron de Debout la France! s’imagine déjà leur apporter la contradiction lors d’un débat public. Tout en sachant qu’il a peu de chances de voir ce souhait se réaliser. Ou même d’incarner le seul candidat antisystème sur un créneau déjà occupé par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélechon.

De fait, la course en tête au premier tour de la primaire de la droite de François Fillon comme représentant idéal d'une France conservatrice et libérale réduit à peau de chagrin l'espace politique de Nicolas Dupont-Aignan. «En apparence, il réduit mon espace politique mais réellement je ne le crois pas», poursuit celui qui se revendique comme le dernier représentant d'une droite plébéienne, d'un gaullisme qui parlait aux modestes petits employés, petits commerçants… Tout en reconnaissant qu'une victoire d'Alain Juppé lui aurait facilité les choses.

Le 7 décembre, Nicolas Dupont-Aignan tiendra son premier meeting de campagne à la Mutualité à Paris. Il devrait y dévoiler une partie des grandes lignes de son programme : «Relocalisation de nos industries et contrôle de l'immigration, ordre et justice sociale, indépendance nationale et démocratie.» A défaut de primaires, c'est le premier tour de l'élection présidentielle en avril qui départagera les candidats estampillés antisystème, que sont Le Pen, Mélenchon et Dupont-Aignan.