Madeleine de Jessey
L’égérie réac
Elle a fait ses armes avec la Manif pour tous, ne ratant aucun défilé dominical et allant jusqu’à cofonder les «Veilleurs», groupuscule catho organisant sit-in et veillées contre le mariage pour tous. Madeleine de Jessey, normalienne de 26 ans et agrégée, a fait du chemin depuis 2013. Elle est porte-parole de Sens commun (dont les 9 000 membres sont automatiquement adhérents de LR) et également secrétaire nationale du parti chargée de l’enseignement supérieur. En septembre, Sens commun a apporté son soutien à François Fillon. Mardi soir, elle était au premier rang de son meeting à Lyon.
Fabrice Hadjadj
Le maître à penser
Les cathos réacs adorent ce philosophe (qui leur ressemble) au parcours atypique. Né dans une famille juive, de parents maoïstes, se réclamant d’abord lui-même de l’athéisme et de l’anarchisme, il se convertit en 1998 au catholicisme, à l’âge de 27 ans. Agrégé de philosophie, installé en Suisse à Fribourg, c’est l’un des maîtres à penser de la Manif pour tous. Il a beaucoup écrit sur la critique de la technique et la sexualité. C’est aussi l’une des figures tutélaires de la jeune revue catholique
Limite
qui professe une écologie intégrale, pro-vie, antilibérale et anti-société de consommation…
Olivier Ribadeau-Dumas
La voix de l’église
Son patron, l’archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France (CEF) Georges Pontier, répugne à se mettre en avant. Il revient donc à Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la CEF et son porte-parole, d’être la voix autorisée de l’Eglise catholique. L’exercice a toujours été délicat tant il faut savoir ménager les équilibres entre conservatisme et ouverture. Fils de la bonne bourgeoisie parisienne (il se destinait à être avocat), passé par le prestigieux séminaire français de Rome, Ribadeau-Dumas a le sens politique nécessaire. Mais pour l’humour, c’est en privé.
Isabelle de Gaulmyn
La progressiste
Dans les débats médiatiques, elle est, à elle seule, un contrepoids à un catholicisme qui s’affiche, désormais sans complexe, conservateur et identitaire - incarné par exemple par Eugénie Bastié, journaliste au
Figaro
. Rédactrice en chef adjointe du quotidien
la Croix
, correspondante à Rome sous le pontificat de Benoît XVI, cette ancienne journaliste politique a une connaissance fine et approfondie de la planète catholique. Vaille que vaille, à la tête d’un journal à la ligne humaniste, elle tente de faire entendre une autre musique. Pas facile en ces temps de repli identitaire.