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Droit de suite

Un nouvel arsenal contre les violences faites aux femmes

La ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, dévoile ce mercredi en Conseil des ministres le cinquième plan interministériel sur le sujet, qui devrait bénéficier d'un budget augmenté.
Place du Capitole, à Toulouse, en novembre 2008. (Photo Rémy Gabalda. AFP)
publié le 23 novembre 2016 à 15h45

Elles demeurent «massives», alors les moyens doivent suivre. Pour lutter contre les violences faites aux femmes, le gouvernement dévoile ce mercredi un nouveau plan interministériel, qui fera l'objet d'un budget plus conséquent que ses prédécesseurs. La centaine de mesures, étalées sur deux ans (2017-2019), bénéficieront ainsi d'un budget de 125 millions d'euros, contre 66 millions pour le plan d'action précédent.

Dans un rapport rendu public mardi, le Haut Conseil à l'égalité (HCE) saluait justement les différentes lois, opérations de formation et actions entreprises entre 2014 et 2016, mais jugeait le «budget de l'Etat significativement insuffisant». L'instance nationale consultative, installée en 2013, préconisait un effort financier de 100 millions d'euros. Cette somme correspondrait au coût de «15 kilomètres d'autoroute supplémentaires», soulignait-elle. Le coût des seules violences au sein du couple a été estimé à 3,6 milliards d'euros pour l'année 2012, rappelle le HCE.

Dans un communiqué, la ministre des Familles, de l'Enfance et des droits des Femmes, Laurence Rossignol, annonce que «l'offre d'hébergement d'urgence sera amplifiée pour parvenir à 4 900 places dédiées aux femmes victimes de violences. Les lieux d'écoute de proximité seront renforcés grâce à une plus grande amplitude horaire. La formation des professionnel.le.s (médecins, policier.e.s, gendarmes, sapeurs-pompiers, travailleurs sociaux…) sera systématisée.» Le ministère annonce aussi l'ouverture d'une centaine de places d'hébergement d'urgence spécifiquement destinées aux 18-25 ans.

L'arsenal de mesures prend en effet en compte les victimes les plus vulnérables : les jeunes femmes (un guide pour leur faire connaître leurs droits sera diffusé), mais aussi les enfants, souvent victimes collatérales (143 000 d'entre eux vivraient dans un foyer où une femme a déclaré avoir été victime de violences). Ils feront l'objet d'une «prise en charge mieux articulée», promet le ministère.

Chaque année, 223 000 femmes sont victimes de violences conjugales, et 84 000 sont victimes de viol ou tentative de viol. Une femme meurt tous les trois jours dans l’Hexagone sous les coups de son conjoint. Vendredi, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, une campagne sera lancée pour faire connaître le 39 19, numéro anonyme et gratuit à destination des victimes.