Des attaques coordonnées et simultanées, une liste d'une dizaine de cibles potentielles, des gardes à vue prolongées exceptionnellement au-delà des 96 heures habituelles: le projet d'attentat déjoué évoqué lundi par Bernard Cazeneuve se dessine peu à peu, au gré des éléments qui fuitent depuis plusieurs jours dans la presse.
La date du 1er décembre a même été évoquée par Le Parisien et confirmée de source judiciaire. Parmi les lieux visés, sur lesquels des recherches Internet ont été effectuées par les suspects: le siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), celui de la PJ parisienne, le parc Eurodisney, le marché de Noël des Champs-Elysées ou encore des stations de métro. «On a échappé une attaque d'une grande ampleur», insiste-on à Beauvau.
Une menace imminente
Des informations d'autant plus troublantes que les sept personnes arrêtées ce week-end entre Strasbourg et Marseille étaient jusqu'ici inconnues des services antiterroristes. Cinq d'entre elles sont toujours en garde à vue dans les locaux de la DGSI, dont un employé périscolaire dans une école de Strasbourg, soupçonné de s'être rendu en Syrie en 2015 avec un autre des suspects.
Une telle prolongation du délai légal de garde-à-vue ne peut se justifier que par une menace d’attentat imminent ou pour des raisons de coopération internationale. Les enquêteurs, qui ont mis la main lors des perquisitions sur deux armes de poing, un pistolet automatique, un pistolet-mitrailleur ainsi que de la propagande djihadiste, cherchent désormais à déterminer le degré d’avancement du projet d’attaque.
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Ces interpellations font suite à une première vague d'arrestations remontant au mois de juin, en plein Euro de football, à la suite d'une enquête ouverte en février 2016. Dans ce premier volet du dossier, deux Français ont été écroués, soupçonnés d'avoir contracté des crédits à la consommation pour financer des activités terroristes. A défaut de connexions claires établies à ce stade entre les différents protagonistes, les enquêteurs explorent la piste d'un réseau structuré, téléguidé depuis la Syrie.