Retour aux casernes ? C'est en tout cas une des propositions faites ce mardi matin par le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, à l'occasion de la présentation du programme complet de son parti pour la présidentielle. «Alors que la France se trouve confrontée à un défi lourd et durable, les conditions requises par la loi pour rétablir la conscription semblent pour la première fois depuis vingt ans réunies, a-t-il expliqué devant la presse. Les moyens disponibles pour assurer la protection optimale des citoyens s'avèrent notablement insuffisants, tandis que les armées peinent à dégager des effectifs pour participer aux missions de sécurité intérieure. Nous proposons donc une véritable garde nationale par le rétablissement de la conscription.»
Un + sept mois
Cette proposition d'un retour à un service militaire plus «light» que celui suspendu en 1995 par Jacques Chirac date en fait de juin. Dans un rapport dédié à «la création d'une garde nationale et civique», la direction PS proposait déjà de «fédérer en un seul dispositif cohérent et performant, l'ensemble des dispositifs actuels liés au service civique» afin «de proposer aux jeunes des options nouvelles et dynamiques» et «favoris[er] leur émancipation et l'accomplissement de leurs projets». Plutôt qu'un service militaire d'un an, l'idée était d'une conscription «de huit mois» : un mois consacré à une formation commune, obligatoirement effectuée à 18 ans et «7 mois de spécialisation à option» à faire entre 18 et 25 ans, «sur la base du volontariat». Objectifs affichés vu de la rue de Solférino : «Soulager les forces de défense et de sécurité de missions qui les accaparent et les détournent de leur cœur de métier» et «restaurer l'idée d'une participation citoyenne à la politique de défense et de sécurité (y compris la sécurité civile)».
«Je n’y crois pas du tout»
Des propositions qui ne sont pas du tout du goût de l'actuel ministre chargé de la Jeunesse, Patrick Kanner : «C'est inutile ! Ça ne correspond pas du tout aux besoins de l'armée et ce n'est absolument pas ce qu'attendent les jeunes. Je n'y crois pas du tout, a-t-il expliqué ce midi à quelques journalistes. Ce que les jeunes attendent, c'est qu'on les aide à avoir un engagement civique qu'ils ont choisi. Les moyens militaires ne sont plus du tout les mêmes qu'en 1962 !»