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Libération
Chiffre

Les footeux sont fauchés

publié le 29 novembre 2016 à 20h06

Pour un Ronaldo, combien de lumpen footballeurs ? Rendue publique mardi, l’enquête du syndicat international des footballeurs professionnels (FIF-Pro) dessine un portrait-robot du footeux pro à des années-lumière des clichés habituels le présentant comme un gamin surpayé et déconnecté des réalités. Mené par l’université de Manchester, le «rapport global sur l’emploi 2016» concerne 14 000 joueurs de 87 championnats dans un total de 54 pays.

45,3% gagnent moins de 1 000 dollars par mois

En Amérique (du Nord, centrale et du Sud), 46,7 % des joueurs sont sous la barre des 1 000 dollars mensuels (environ 942 euros) contre seulement 32,2 % en Europe et 73,2 % en Afrique. Si ces chiffres sont à relativiser en fonction des pays, la FIF-Pro souligne que globalement, la majorité des joueurs sont loin de toucher des salaires leur assurant une sécurité financière après la fin de leur carrière. Beaucoup ont même du mal à boucler les fins de mois alors qu’ils sont en activité.

29% des joueurs changent de club contre leur volonté

La faiblesse des joueurs sur le marché fait que près d’un tiers d’entre eux sont transférés contre leur gré, alors même qu’ils ont un contrat en cours. Ce pourcentage monte à 82 % en Serbie ; il est de 40 % au Kazakhstan, en Suisse, au Danemark ou en Equateur. La FIF-Pro déplore que 8 % des joueurs (3 % en Europe et 15 % en Afrique) n’aient pas de contrat de travail écrit avec leur club.

11% de risques d’être approché par un corrupteur

Le trucage de matchs, lié aux paris, clandestins ou non, est une réalité. En fin de carrière, plus d’un footballeur sur dix - soit un par match et par équipe - aura été contacté afin de pourrir une partie. Et les plus pauvres sont aussi les plus vulnérables.