Les images de Pierre Plissonier, le numéro 2 du long-courrier chez Air France, chemise déchirée, et du directeur des ressources humaines du groupe, Xavier Broseta, chemise arrachée, évacués par des agents de sécurité sous les huées après un comité d'entreprise mouvementé, le 5 octobre 2015, avaient fait le tour du monde. Un an après, les protagonistes avaient rendez-vous au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), mercredi, pour le jugement. Les quinze salariés poursuivis sont venus accompagnés de plusieurs dizaines de militants et sympathisants CGT. Pour les cinq salariés poursuivis pour violences à l'égard des deux cadres d'Air France et de deux agents de sécurité, le tribunal a coupé la poire en deux. Trois des prévenus ont été condamnés à des peines allant de trois à quatre mois de prison avec sursis, peine non inscrite à leur casier judiciaire. Les deux autres ont été relaxés. Les deux agents de sécurité qui s'estimaient victimes de violences reçoivent, eux, 2 500 euros chacun, en dédommagement du préjudice qu'ils ont subi. Ironie de l'histoire, aucune violence n'a été reconnue à l'encontre de Xavier Broseta. Son collègue, Pierre Plissonnier, a eu droit à un euro de dommages et intérêt. Quant aux dix salariés poursuivis pour avoir secoué la grille d'entrée du siège social d'Air France, ils ont écopé d'une amende de 500 euros chacun et Air France se voit attribuer un euro au titre du préjudice subi. Du côté de la compagnie, la page est tournée puisque «les violences ont été reconnues». Côté syndicat, on n'en démord pas, comme le reflètent les propos de David Ricatte. La plupart des condamnés devraient faire appel.
David Ricatte : «Ce jugement repose sur un faux équilibre, il a été pris uniquement sur la base de certaines images.»
par Alain Franck
publié le 30 novembre 2016 à 21h26
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