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Primaire

Manuel Valls annule sa participation au meeting de la Belle alliance populaire

Le Premier ministre a fait savoir qu'il ne se rendrait pas samedi à la convention organisée par la BAP. Annoncer sa candidature dans un tel cadre n'aurait eu que des désavantages.
Manuel Valls à Cergy-Pontoise, le 16 novembre. (Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 2 décembre 2016 à 13h32
(mis à jour le 2 décembre 2016 à 15h55)

Manuel Valls ne se rendra pas samedi à la convention de la Belle alliance populaire (BAP). Dans la matinée de vendredi, avant cette annonce, ses proches avaient déjà fait savoir qu'il était «hautement improbable» que le toujours Premier ministre annonce à cette occasion sa candidature à la primaire organisée par le PS. Le chef du gouvernement devait clôturer, avec le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, ce grand rassemblement organisé porte de la Villette à Paris pour «mobiliser»les troupes socialistes une semaine après la désignation de François Fillon comme candidat de l'opposition. «Après un échange avec le Premier ministre Manuel Valls, nous avons convenu qu'il était plus conforme [...] que Manuel Valls [ne] prenne pas la parole samedi», a écrit le patron du PS dans un communiqué.

Alors que la question de sa participation à la Convention nationale de la BAP se posait, un élu vallsiste faisait valoir: «S'il y va et qu'il ne parle pas de sa candidature, on va dire qu'il est hypocrite, poursuit cet élu. Et s'il se déclare, il sera accusé par les autres candidats d'instrumentaliser le parti.» Un autre parlementaire vallsiste glissait: «il faut laisser le temps aux gens d'encaisser le coup». Laisser revenir Hollande de son voyage à Abou Dhabi, s'assurer de ses soutiens en interne au parti et de l'absence de concurrence au sein de la majorité socialiste. Et offrir aux socialistes un «temps de décence» après le choc du renoncement du chef de l'Etat. «Il n'a aucun intérêt à aller vite, observe un membre de la direction du PS. S'il se déclare demain, c'est trop rapide. Il a mis le président de la République dehors. Il a besoin de faire oublier les quelques claques qu'il a mises pour pousser Hollande. S'il se déclare dès samedi, il va donner l'impression de marcher sur un corps encore chaud.»

En déplacement à Nancy ce vendredi, Manuel Valls a affiché son «respect» et «toute [s]on affection, [s]a fierté» à l'égard de Hollande. Le Premier ministre a évoqué un «serment de Nancy» : «Nous devons défendre le bilan de François Hollande, son action. Je le ferai.» Pour l'heure, il est, pour lui, urgent d'attendre.