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Libération
Décryptage

Retour de la grippe aviaire : c’est grave ?

publié le 6 décembre 2016 à 19h56

Le niveau de risque concernant la grippe aviaire a été relevé mardi de «modéré» à «élevé» sur l'ensemble de la France après la découverte de plusieurs foyers du virus H5N8 «hautement pathogène» dans des élevages de canards du Sud-Ouest et le cas d'un goéland en Haute-Savoie.

Pourquoi le niveau de risque a-t-il été relevé ?

Le ministère de l'Agriculture motive ce choixpar «la dynamique de propagation du virus», transporté par des oiseaux migrateurs. De fait, plusieurs pays européens sont touchés, dont la Suède, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Suisse. Résultat, «tant que les flux migratoires ne sont pas terminés, on peut avoir des oiseaux migrateurs qui se posent et meurent dans les zones humides ou en dehors», risquant de disséminer la maladie, a expliqué Loïc Evain, chargé de l'Alimentation au ministère. L'élévation du niveau de risque est aussi liée au fait que la volaille domestique a été contaminée, y compris hors des zones humides.

Qu’est-ce que cela implique ?

Le risque «élevé» entraîne la mise en place de mesures de protection renforcées. A commencer par l’obligation de confinement ou de pose de filets permettant d’empêcher tout contact des élevages commerciaux et de toutes les basses-cours avec les oiseaux sauvages. Par ailleurs, tout «rassemblement» de volailles vivantes est interdit, en particulier sur les marchés. Avec quelques dérogations possibles si des dispositions sont prises pour éviter tout risque de contamination par les oiseaux d’eau sauvages, ou entre volailles infectées. Si les éleveurs appliquent généralement les mesures, les maires ont été chargés d’informer les chasseurs et les particuliers propriétaires de basse-cour.

Quels sont les risques ?

Il n’y a pas de danger pour l’homme : le foie gras de canard et les volailles restent consommables. Mais cette épizootie est un nouveau coup dur pour la filière. L’an passé, l’épisode de grippe aviaire qui avait touché le Sud-Ouest avait entraîné un vide sanitaire de plusieurs mois pendant lesquels les exploitations avaient cessé de fonctionner. Cette mesure avait permis de venir à bout du virus, au prix d’une perte de production de 25% pour la filière foie gras. La France est le leader mondial de foie gras cru avec une production de 19 200 tonnes annuelles hors épizootie, dont 5 000 exportées.