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Libération
Grand oral

Cazeneuve annonce une déclaration de politique générale

Le nouveau Premier ministre a informé les députés qu'un Conseil des ministres se tiendrait samedi, qui traitera de la question de l’état d’urgence, de sa déclaration de politique générale et du vote de confiance.
Bernard Cazeneuve à l'Assemblée nationale, ce mercredi. (Photo Eric Feferberg. AFP)
publié le 7 décembre 2016 à 18h16

Qui allait s’y frotter ? Au jeu des questions d’actualité, Bernard Cazeneuve est, pour la droite, un interlocuteur redoutable, calme et pince-sans-rire. Pour cette première séance à l’Assemblée nationale dans son nouveau costume de Premier ministre, c’est à Christian Jacob, chef des députés LR, qu’il a répondu, après une longue ovation des députés socialistes, quasiment tous debout pour l’applaudir. Bien que nommé pour quatre mois seulement à Matignon, il a notamment annoncé qu’il se plierait à l’exercice de la déclaration de politique générale, probablement mardi prochain, discours sur lequel il devrait engager la confiance du gouvernement.

Le Conseil des ministres qui se réunira samedi «aura à traiter de la question de l'état d'urgence [ainsi que] de ma déclaration de politique générale et du vote qui s'ensuivra et qui permettra, soyez en sûrs, de vous garantir que je dispose dans cet hémicycle d'une large majorité pour poursuivre l'action dont le pays a besoin», a annoncé le Premier ministre. Pour éviter une interruption de l'état d'urgence, le Parlement devra adopter une cinquième loi de prorogation d'ici au 21 décembre, ce qui impliquera d'accélérer de quelques jours l'agenda parlementaire. Cazeneuve a aussi longuement rendu hommage à François Hollande – «son sens de l'Etat, sa parole élevée». Sous les applaudissements nettement plus tièdes des députés de la majorité, certains préférant plonger le nez dans leur smartphone.

L'ex-président du groupe PS Bruno Le Roux, nommé mardi ministre de l'Intérieur, et Jean-Marie Le Guen ont aussi eu droit à leur question. Jusqu'alors placé à côté du Premier ministre, celui-ci est désormais relégué en bout de banc, juste à côté des travées. Interrogé par le député LR Georges Fenech sur ses liens avec le Qatar évoqué dans un récent livre, il a déploré une question «polémique et diffamatoire» :«Le statut de l'Assemblée nationale où la liberté de parole est telle que je ne peux pas porter plainte à votre égard, je le regrette beaucoup.» Le secrétaire d'État au Développement et à la Francophonie a annoncé qu'il avait porté plainte en diffamation contre  Georges Malbrunot et Christian Chesnot, auteurs de Nos très chers émirs.