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Libération

Heetch, ersatz d’UberPop en procès

publié le 7 décembre 2016 à 20h08

C'est un procès très attendu de l'économie dite «collaborative» qui s'ouvre ce jeudi à Paris. Dix-huit mois après l'arrêt du service UberPop, c'est au tour de Heetch, une autre application de transport entre particuliers, de se retrouver face à la justice. Les deux jeunes fondateurs de cette start-up 100 % française née en 2013, Mathieu Jacob et Teddy Pellerin, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris qui devra dire si leur service de «mobilité partagée» nocturne (de 20 heures à 6 heures du matin) relève d'une activité de taxi clandestin ou correspond à une nouvelle forme de covoiturage. Les deux entrepreneurs doivent répondre de six chefs d'accusation, dont ceux d'exercice illégal de la profession de taxi, de pratique commerciale trompeuse et d'organisation illégale d'un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs non-professionnels.

Ils risquent deux ans de prison et 300 000 euros d’amende. Sans compter que pas moins de 600 parties civiles, organisations professionnelles et chauffeurs de VTC et de taxis à titre individuel leur réclament jusqu’à 1,5 million d’euros d’indemnisation. Pour leur défense, les deux hommes, dont le premier procès avait été ajourné en juin après que de très nombreux artisans-taxis étaient venus se constituer partie civile le jour de l’ouverture, vont tenter de démontrer que leur service fonctionne selon une logique de partage de frais entre particuliers.

Revendiquant un volume d'affaires hebdomadaire d'un million d'euros, avec 500 000 utilisateurs réguliers et 100 000 trajets par semaine, Heetch affirme répondre à un besoin non couvert par les taxis : «Notre plateforme met en relation des particuliers qui se déplacent de manière analogue, de la périphérie vers les centres-ville en début de soirée et pour retourner chez eux plus tard dans nuit», plaide Pellerin, soulignant que 80 % de ses clients ne prennent jamais de taxi.