L'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac a été condamné à trois ans de prison ferme sans aménagement de peine, pour fraude fiscale et blanchiment, conformément aux réquisitions du parquet qui avait estimé que c'était le juste prix de la «trahison» pour «une vie familiale enracinée dans la fraude».
Quatre ans après avoir déclenché le plus retentissant scandale de la présidence Hollande, l’ancien héraut de la lutte contre l’évasion fiscale s’est également vu aussi infliger une peine de cinq ans d’inéligibilité. Il va faire appel de ce jugement, a annoncé son avocat Jean Veil. Son ex-épouse Patricia a été condamnée à deux ans de prison ferme.
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Au dernier jour des débats, les deux bientôt ex-époux s'étaient renvoyés la responsabilité du déshonneur à propos d'un troisième compte occulte, non pas cahcé dans des paradis fiscaux mais dans des banques françaises au nom de la mère de Jérôme Cahuzac.
Le scandale Cahuzac restera comme le premier accroc à la «République exemplaire» voulue par François Hollande : depuis, la France a renforcé ses outils contre la fraude, avec la création d’une Haute autorité pour la transparence de la vie publique, un statut pour les lanceurs d’alerte, une agence anticorruption.
Quand, en décembre 2012, le site d’informations Médiapart révèle que le ministre du Budget a un compte en Suisse, Jérôme Cahuzac nie et s’enferre dans le mensonge. Il finira par démissionner le 19 mars 2013, par avouer le 2 avril.