C’est grâce à l’obstination de Marine Martin et de l’association qu’elle a créée, l’Apesac, que l’affaire Dépakine a pu éclater au grand jour. Prescrits pour l’épilepsie et pour les troubles de l’humeur, lui et les autres médicaments à base de valproate de sodium se sont révélés très dangereux pour la femme enceinte, provoquant des atteintes sur le fœtus. Plus de 3 000 enfants auraient été touchés. Ce drame unique par son ampleur est différent des autres scandales sanitaires, car le valproate de sodium est efficace et ses effets secondaires limités quand il n’est pas prescrit à une femme enceinte. Mais pendant une dizaine d’années, alors que s’accumulaient des travaux pointant les dangers chez celles-ci, Sanofi et les autorités sanitaires sont restés discrets dans les précautions d’emploi. Quand les dangers ont été largement connus, ce sont les médecins et les pharmaciens qui n’ont pas été très vigilants. Depuis, le ministère de la Santé a lancé une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales et, le mois dernier, Marisol Touraine a fait voter la création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes. Cette action de groupe vient s’ajouter à la vingtaine de poursuites individuelles engagées contre Sanofi. Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour blessures involontaires et tromperie aggravée en septembre.
«Nous avons lancé la première phase de l’action de groupe en écrivant une lettre au groupe Sanofi pour lui demander d’accepter sa responsabilité et d’indemniser les victimes [de la Dépakine].»
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publié le 13 décembre 2016 à 20h46
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