Clémentine Autain réplique. Elle répond à Manuel Valls via un courrier que Libération a pu se procurer. Jeudi matin, l'ancien Premier ministre a déclaré : «Clémentine Autain s'affiche et passe des accords avec Tariq Ramadan et les Frères musulmans.» La conseillère régionale d'Ile-de-France, co-directrice de la revue Regards, a «pété les plombs» à l'écoute de ces propos. Pourtant, ce n'est pas première fois : elle fait régulièrement l'objet d'attaques venant de Manuel Valls (et ses proches), qui l'a déjà traitée d'«islamogauchiste».
«Je n'ai aucune leçon à recevoir»
Elle écrit : «J'ai pourtant publié plusieurs tribunes et donné différentes interviews suite aux mensonges que répètent depuis des mois Manuel Valls et ses amis. Ils le savent : je n'ai jamais rencontré Tariq Ramadan, ni organisé de meetings avec lui ni partagé de tribunes avec lui ou qui que ce soit des Frères musulmans.» Plus loin, Clémentine Autain ajoute : «Je n'ai aucune leçon à recevoir d'un homme dont le gouvernement a remis la légion d'honneur à un prince héritier de l'Arabie Saoudite et renoncé à l'ABCD de l'égalité à l'école sous la pression des intégristes religieux. Et pourtant, lui et ses proches mènent une véritable campagne contre moi : à plusieurs reprises, Valls et ses amis m'ont même qualifiée d'islamo-gauchiste.»
«Pathétique et indigne»
«Fâchée», la conseillère régionale conclut : «Le registre de la calomnie est visiblement le dernier outil disponible pour l'ancien Premier ministre d'un gouvernement qui a désespéré le pays et laminé la gauche. Ses propos mensongers portent un coup à la qualité du débat démocratique, mais l'homme du 49.3 se moque éperdument de la démocratie. Cette attitude est à la fois pathétique et indigne d'un homme d'Etat. Je continuerai à m'opposer à Manuel Valls politiquement. Et je saisis la justice pour ses propos diffamatoires répétés à mon encontre.»
Clémentine Autain ne compte pas s'arrêter à l'écriture. Depuis la diffusion de l'émission, elle consulte son entourage et ses avocats : une «suite judiciaire pourrait être donnée à ces propos ineptes», confie-t-elle à Libération.